Il existe trois grandes catégories de revers : les revers à châle, les revers à cranencoche en forme de V dans le revers et les revers à pointe. L’origine la plus communément admise du revers moderne remonte aux aspects fonctionnels des vêtements militaires.

Conçu pour permettre aux soldats de boutonner leur manteau pour se réchauffer ou de le déboutonner par temps plus chaud, ou encore pour faciliter leurs mouvements, le revers à pointe le plus clairement ses origines militaires. Parfois, la présence de deux boutonnières, une de chaque côté, fait référence à cette origine fonctionnelle. L’une des caractéristiques du revers à pointe moderne est son extension vers le haut, en direction de la clavicule. Lorsqu’il est boutonné de l’autre côté, le revers ferme la veste jusqu’au cou du porteur.

Les costumes croisés sont souvent associés à des revers en pointele revers forme une pointe vers le haut, ce qui rappelle l’esthétique militaire des manteaux de combat. Au fur et à mesure que les besoins fonctionnels diminuent, les costumes croisés à revers à cran gagnent en popularité, en particulier avec le style New Wave dans les années 1980.

Le revers à cran se caractérise par une échancrure au niveau de la « gorge », le point de jonction entre le revers et le col de la veste. Ses origines sont moins manifestement militaristes, mais il est possible qu’il provienne des vestes à col rabattu et à col montant. L’échancrure crée une petite incision en forme de V ou de U dans le revers, la forme spécifique étant influencée par les préférences esthétiques locales. Les tailleurs anglais réalisent souvent des encoches nettes et anguleuses, tandis que certains tailleurs espagnols préfèrent des encoches plus arrondies et ouvertes. La forme précise reflète également la vision artistique du tailleur. Par exemple, le tailleur parisien Camps de Luca est devenu célèbre pour l’une des encoches de revers les plus renommées, connue sous le nom de « Cran Parisien », c’est-à-dire l’encoche de revers parisienne.

Les revers en forme de châle suivent une ligne continue depuis le « ventre » du revers – la courbe où il rejoint le point de boutonnage – jusqu’au cou du porteur, sans rupture ni encoche. Le revers de châle tire son origine du persan « jama ». En raison de son manque de fonctionnalité militaire, ce style de revers est devenu un choix évident pour les occasions civiles, que les Anglais ont par la suite incorporé aux tenues de soirée. Les revers de châle sont généralement fabriqués dans le même tissu que la veste pour les tenues décontractées, ou en satin ou en velourstissu de coton à armure complexe, il se compose d’une arm pour les occasions plus formelles.

Les tendances en matière de taille des revers reflètent souvent le climat économique : pendant la Seconde Guerre mondiale, les revers sont devenus plus petits en raison de la pénurie de tissu, une tendance qui s’est poursuivie dans les années 1950 et 1960. On imagine les jeunes Beatles dans des costumes minces, avec des cravates fines et des revers étroits. Les années 1970 ont inversé cette tendance en élargissant les revers. Dans les années 2000, reflétant un amincissement général des proportions de la mode masculine, des créateurs comme Hedi Slimane ont remis au goût du jour la forme du revers étroit.