Le car coat commence dans la poussière. Voitures décapotables. Routes non goudronnées. La voiture est une machine nouvelle, pleine de promesses et de périls. Le conducteur est exposé aux intempéries et habillé pour la fonction. Manteaux longs et lourds en tweedétoffe de laine cardée plus ou moins rustique, tissée de More, fourrure, cuir. Gants. Lunettes de protection. Linfibre naturelle végétale de grande solidité issue de la t More en été, alpagagrande chèvre de la famille des lamas vivant dans les haute More en hiver. Ce n’était pas de la mode. C’était de l’équipement nécessaire.
Mais le style a cette façon d’infiltrer le pratique. Le manteau s’est raccourci avec les avancées technologiques, car voyager en voiture rendait les manteaux longs peu pratiques. La longueur mi-cuisse est devenue la norme. Plus facile pour bouger. Pour vivre. Pour conduire. Sa silhouette est empruntée à la veste militaire « jeep coat », mais elle est civilisée, simplifiée. Une couture horizontale au niveau de la poitrine. De l’aisance dans les manches. De la liberté dans le corps, sans excès de tissu autour des jambes.
Dans les années 1950, le car coat n’était plus seulement lié à l’automobile. Il évoquait un mode de vie rendu possible par la voiture. L’utilité enveloppée d’élégance discrète. Suède, gabardinetissu de laine ou de coton dont l'endroit présente une côt More, popelinepopeline est une toile qui présente une côte fine et serr More : le manteau devient un objet de mode, même pour ceux qui ne conduisent pas. Porté sur un pull. Porté pour dire quelque chose à celui qui regarde. En Grande-Bretagne, il incarne le « style du week-end » et symbolise le statut de propriétaire, avec ou sans voiture.
Puis vint la Britpop. Le manteau retrouve la rue. La scène. Weller, Albarn, Gallagher. Les Mods de Camden réinventent le manteau dans les années 1990. En cotonplante cultivée en amérique du nord dès le xviie siècle More camel ou gabardine : minimal, détaché, direct. Sans aucune prétention mode. C’était le but. Burberry baptisera même un modèle de son manteau mi-long « Camden ».
L’attrait du car coat reste intact : minimal, direct, sans compromis. Il est pratique, oui. Mais ce n’est pas pour cela qu’il perdure. Ce sont ses proportions. Sa retenue. Une masculinité tranquille avec laquelle de nombreuses femmes jouent aussi. Il se déplace avec vous, jamais autour de vous. Ce n’est pas un manteau pour les grandes scènes, mais pour l’allure. Pour le voyage. Pour la pause. Une forme qui ne quitte jamais tout à fait la route, même quand nous la quittons.

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- Le Canadian Tuxedo
- Le Car Coat« Un style de week-end avec une confiance discrète : le car-coat s’exprime sans grandes scènes. »
- DES MODES ET DES HOMMES« Chenoune montre comment la mode masculine oscille entre style et fonction, individualité et universalité — une histoire ne fait que toujours commencer. »
- COTON« Doux, mais avec du poids. Décontracté, jamais informe. Il garde la mémoire dans ses plis. »