En écrivant sur tout – la littérature, la musique, le cinéma, le théâtre, la boxe, l’enfance, et bien sûr le racisme et l’empire américain qu’il a cherché à fuir, se réfugiant en France dès l’âge de 24 ans, James Baldwin s’est imposé comme l’une des plus grandes figures de la littérature américaine. Sa prose est unique, incisive, précise, parfois flamboyante, qui diagnostique et dévoile. Son écriture, tout comme son approche de la mode, respecte l’essentiel tout en osant briser les règles -limpide, lucide et familière, mais ponctuée et puissante. Ses phrases, tout comme les détails mineurs de sa tenue vestimentaire, se distinguent tout en se fondant dans des rythmes et des modes familiers.
Les fondements de la signature stylistique de Baldwin sont des costumes structurés avec des ponctuations plus singulières. Il porte souvent des écharpes ou des mouchoirs en soiefil souple et résistant produit par la larve de divers papi noués de manière désinvolte dans une cravate, sans toutefois éclipsés jamais l’ensemble du look. La rumeur veut qu’il ait demandé à ses tailleurs d’être “excessivement précis”, ce qui s’est traduit par des cols pointus qui complétaient parfaitement son choix d’écharpes épaisses et de cravates très larges.
Le style de Baldwin est enraciné dans deux cultures: L’Amérique blanche et la communauté noire dans laquelle il était enraciné. Il détourne naturellement le look traditionnel de l’Ivy League. Baldwin partageait nombre de ses sensibilités en matière de “style” avec des amis comme Nina Simone et Miles Davis, tous deux déterminés, pointus et intransigeants dans leur musique, mais en même temps familiers, attachants et enjoués. De même, la mode de Baldwin, écho de la Renaissance de Harlem, est une combinaison de familier et d’audacieux.
Arrivé de New York en 1948, il se sent plus libéré à Paris où il expérimente des tenues plus voyantes. Plus tard, il s’installe dans le village de Saint-Paul de Vence, dans le sud de la France. Là, il s’habille dans des couleurs plus vives tout en conservant sa signature. Les poches de poitrine de sa chemise contiennent un assortiment de stylos et ses lunettes. Ses mocassins vernis suggèrent qu’il est prêt à retourner à la ville, à la politique et à la littérature à tout moment.
BALDWIN, James, écr. PICKOFF, David, phot. Harlem. 1963.
BALDWIN, James, écr. MINASSIAN, David, phot. France. 1987.
BALDWIN, James, écr.
Baldwin James. Brandon Marlon. Paris, Circa. 1980.
BALDWIN, James, écr.
BALDWIN, James, écr. Couverture arrière, The cross of redemption-Uncollected writings. 2011.
- LAPELS« Les tendances en matière de taille des revers reflètent souvent le climat économique : pendant la Seconde Guerre mondiale, les revers sont devenus plus petits en raison de la pénurie de tissu »
- COOPER X 12« Habillé comme un troufion à un million de dollars/Voulant tellement ressembler à Gary Cooper/Super Duper – Puttin’ on the Ritz »
- POCHES EXTÉRIEURES«Ce n’est qu’avec la révolution industrielle que les poches cousues et les poches cachées dans la doubluretissu que l'on emploie à l’intérieur d’un vêtement sont devenues la norme dans l’habillement…»
- POCHES INTÉRIEURES«Elles sont conçues pour répondre aux besoins et aux habitudes de la personne qui les porte, et évoluent au fil du temps pour s’adapter aux changements de mode de vie»