LE COSTUME 3-PIÈCES

Le costume 3-pièces, ou complet (veston, pantalon et gilet) est apparu en Grande-Bretagne sous l’impulsion du roi Charles II qui l’introduit dans les codes vestimentaires de la Cour dès 1666. Les aristocrates anglais portaient alors déjà des vestes longues associées à des pantalons taillés dans le même tissu, mais le roi Charles II y ajoute un troisième élément : le gilet. Samuel Pepys, homme politique, écrit le 8 octobre 1666 : « Hier, au conseil, le Roi a déclaré sa résolution d’instaurer une manière de se vêtir qui ne se démodera jamais. Il s’agira d’un gilet, qui, je ne sais pas bien comment, permettra d’enseigner à la noblesse le sens de l’économie, et cela lui fera du bien. »

Ce nouveau gilet est un habit proche du corps. Réalisé dans une matière brute et moins coûteuse. Il détourne les aristocrates anglais de la mode à la française et de ses luxueuses mousselines et dentelles portées sous les vestes. Les courtisans français adoptent eux-mêmes ce nouveau style, mais ils raccourcissent et simplifient le gilet.

Le gilet des dandies aux classes bourgeoises

Le complet fut repris au XIXe siècle par les dandies. George Brummell préfère la sobriété des complets sombres aux broderies et les rehausse d’un gilet blanc. Le costume trois-pièces des hommes se fait plus sobre, sérieux, rationnel – il s’oppose symboliquement à l’habillement féminin, perçu comme frivole et changeant au gré des modes. À partir de la révolution industrielle, les classes bourgeoises imposent leurs règles vestimentaires. Les hommes se mettent au noir, à l’exception du gilet et de la cravate qui restent colorés encore un temps.

Codification du port du gilet

Sous le Second Empire et durant la Belle Époque, l’aristocratie et la haute bourgeoisie développent un ensemble de règles vestimentaires et de bienséance selon lesquelles l’usage du gilet fait l’objet d’une codification stricte. Ainsi le gilet noir se porte au restaurant ou au théâtre de boulevard, tandis que le gilet blanc quant à lui est la règle est de rigueur pour l’Opéra, la Comédie Française ou les dîners mondains.

Le gilet : moyen de distinction et d’expression

Après les années 50, le complet veston n’est plus la règle, mais il devient un élément d’expression ou de distinction. Les Teddy Boys sont les premiers à faire du complet un élément de contre-culture. Ils ressuscitent le complet veston typique de l’Époque édouardienne et lui insufflent une dimension rock en ajustant les coupes.

Dans les années 70 le costume 3-pièces est réinterprété de manière flamboyante. À Londres, Tommy Nutter associe ses costumes spectaculaires à des gilets courts portés près du corps, quelques fois dépareillés. À Paris, Maurice Renoma réactualise le complet en le confectionnant dans des velours milleraies, des tissus d’ameublement ou des mohairs brillant pour l’été.

CEVERT, Francois. Paris, France. 1972. 

BLANCHE, Jacques-Émile, art. Portrait de Pierre Louÿs. huile sur toile. 99 x 82 cm. 1893.

PICASSO, Pablo. Portrait d’André Derain. fusains sur papier. 1919. 

LODEWIJK, Karel, art. Les Frères Bruckmann. huile sur toile. 63 x 45 cm. 1923.

JAGGER, Bianca. JAGGER, Mick. Saint-Tropez, France. 1971. 

BELMONDO, Jean-Paul, act. LABRO, Philippe, réal. L’Héritier. 1973. 115 min. 

publicité Renoma. 1976. 

  • LE PICK STITCH
    « historiquement réalisé à la main avec un détail visuel frappant dans les tissus plus légers et plus brillants »
  • LES HOMMES DE MODIANO
    «En miroir, c’est l’uniforme de Modiano lui-même qui se dessine.»
  • LES HOMMES DE JEAN-LUC GODARD
    « l’esthétique qualifiée de “French Mod” : des cols larges sur des chemises structurées, un peu de flair ici et une touche de cachemire là »
  • VESTE TRUCKER
    « de synonyme de rébellion, en témoigne par la scène punk et les mouvements anarchistes à symbolisant la liberté et l’unité »
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