1975, le monde industrialisé assiste à la dégradation rapide des principaux indicateurs économiques : inflation, chute des taux de croissance, chômage. À l’époque, peu d’économistes comprennent que ces indices annoncent l’entrée des pays industrialisés dans une crise économique qui durera plus de 20 ans.
Un vestiaire statutaire et flamboyant
À Wall Street, au New York Stock Exchange (NYSE), les banquiers d’affaires, les financiers et les traders arborent encore un style flamboyant, témoin de leur insouciance. Leurs vêtements sont élitistes et statutaires.
L’uniforme de Wall Street se compose de chemises à col contrasté – le plus souvent à rayuresligne ou bande plus ou moins large qui marque une étoffe – de costumes à rayures craies et d’imperméables. Les rayures de leurs costumes font état de leur niveau social, quant à celles de leurs cravates, elles rappellent leur appartenance à des clubs privés. Ils multiplient les accessoires précieux : pince à cravate, mouchoir de poche, montre et chaînele fil de chaîne est parallèle aux lisières d'un tissu, s en or jaune.
Une réminiscence du style édouardien
L’ère édouardienne a grandement inspiré le style des financiers de la bourse de New York. Cette période, qui s’étend des années 1900 aux prémices de la 1ère Guerre Mondiale, est marquée par une effervescence des marchés boursiers. Les hommes d’affaires de l’époque portent alors des costumes en grande-mesure confectionnés à Savile Row dans d’épais draps de lainefibre à croissance continue d’origine animale (alpaga, ch, le plus souvent à rayures craies. Ils portent aussi des chemises à col blanc amidonné qui se détachent afin d’être lavés ou remplacés plus facilement.
Les vêtements des traders de la seconde moitié des années 70 sont ainsi une réinterprétation de la mode edwardienne. Les chemises à col contrasté se parent de larges rayures jaunes, roses ou mauves. Les coupes amples et généreuses annoncent déjà le power-suit et les épaules spectaculaires des années 80. Le pading des épaules structure la silhouette de son porteur, et lui donne plus de carrure afin de s’imposer dans le monde des affaires.
Les différents chocs monétaires, pétroliers, financiers puis boursiers auront raison du « power-suit ». L’exubérance de la fin des années 70 et du début des années 80 laissera peu à peu place à un style plus mesuré.
DI CAPRIO, Leonardo, act. SCORSESE, Martin, réal. Le Loup de Wall street. 2013. 179 min.
DOUGLAS, Michael, act. Stone, Oliver, réal. Wall Street. 1987. 126 min.
SCHERMANN, Pierre, phot. Fashion on Wall Street. New York, États-Unis. 1975.
SCHERMANN, Pierre, phot. Fashion on Wall Street. New York, États-Unis. 1975.
SCHERMANN, Pierre, phot. Fashion on Wall Street. New York, États-Unis. 1975.
- DALE COOPER« Sur le fond brun de l’État de Washington, Cooper se détache dans son austère costume noir et sa chemise blanche. »
- COSTUME CROISÉ« He had on a double-breasted suit of the type then known as the pillbox; it was chalk-striped, pink on blue »
- REVERS« Les tendances en matière de taille des revers reflètent souvent le climat économique : pendant la Seconde Guerre mondiale, les revers sont devenus plus petits en raison de la pénurie de tissu »
- COOPER X 12« Habillé comme un troufion à un million de dollars/Voulant tellement ressembler à Gary Cooper/Super Duper – Puttin’ on the Ritz »