Les cols apparaissent en Occident à la moitié du XVème siècle. Ils sont alors richement ornés et prennent rapidement des proportions extrêmes à l’instar de la célèbre colerette de la seconde partie du XVIème.
Au XVIIème, siècle des Lumières, les hommes, comme en écho aux idées nouvelles des philosophes prônant un mode de vie plus simple et sans artifices, commencent à enrouler un foulard autour d’une simple bande de tissu assez rigide et rectangulaire. Cet ancêtre de la cravate moderne rend les cols de moins en moins extravagants. À la fin du siècle, les chemises cessent d’être des sous-vêtements – tenus par définition à ne jamais apparaître en public, et donc dépourvus d’un col apparent.
Courant XIXème, les cols, de plus en plus haut (jusqu’à 6 cm), deviennent de fait de plus en plus inconfortables, jusqu’à ce que leurs pointes soient rabattues vers l’extérieur à la fin du siècle. C’est à cette même époque, en 1871, qu’est inventée la chemise à boutons : c’est l’émergence de la chemise moderne. Le col est alors détachable, une invention venue des États-Unis afin de faciliter leur lavage. Hans Christian Andersen le fait héros de sa courte nouvelle méconnue « Le col de chemise ».
En 1896, Brooks Brother sort un modèle de col boutonné emprunté aux joueurs de polo qui attachaient ainsi leurs cols pour ne pas être gênés durant le jeu. Ce style est adopté par les étudiants de l’Ivy League et plus tard par les mods.
Après la Première Guerre Mondiale, les hommes sont en quête de vêtements plus confortables. La jeunesse des années 20 veut se libérer des cols blancs, très hauts (jusqu’à 7 cm) et rigides et toujours détachables.
Au milieu des années 20, les cols sont presque tous attachés à la chemise. Visuellement cependant, le col et le reste de la chemise sont de matières et/ou de couleur différentes : l’uni est alors considéré trop informel. À l’aube des années 30, la chemise est finalement entièrement fabriquée à partir d’un même tissu, et en 1960, les cols détachables disparaissent complètement avec l’avènement de la machine à l’aver.
Le col de chemise, selon Genevieve Antoine Dariaux, est la partie la plus délicate de la construction d’un vêtement – mais c’est aussi l’objet de toutes les attentions : dans la littérature, les arts ou la vie en société, c’est en effet par ce détail que les hommes expriment leur statut social, et ce depuis des siècles. Ainsi que l’écrit Madeleine Ferron : « On juge une chemise à son col et un homme à sa chemise. »
LANDRY, Bob, phot. GABLE, Clark. Californie, États-Unis. 1946.
POURBUS, Frans, art. Portait d’Henri IV. huile sur bois, 43 x 28 cm. 1610.
SCHAPIRO, Steve, phot. MASTROIANNI, Marcello. New York, États-Unis. 1962.
HUNSTEIN, Don, phot. DAVIS, Miles. Columbia, États-Unis. 1939.
- REVERS« Les tendances en matière de taille des revers reflètent souvent le climat économique : pendant la Seconde Guerre mondiale, les revers sont devenus plus petits en raison de la pénurie de tissu »
- COOPER X 12« Habillé comme un troufion à un million de dollars/Voulant tellement ressembler à Gary Cooper/Super Duper – Puttin’ on the Ritz »
- POCHES EXTÉRIEURES«Ce n’est qu’avec la révolution industrielle que les poches cousues et les poches cachées dans la doubluretissu que l'on emploie à l’intérieur d’un vêtement sont devenues la norme dans l’habillement…»
- POCHES INTÉRIEURES«Elles sont conçues pour répondre aux besoins et aux habitudes de la personne qui les porte, et évoluent au fil du temps pour s’adapter aux changements de mode de vie»