LE JEAN BLANC

Par déformation et abus de langage, on appelle “jean blanc” un pantalon 5 poches blanc.

Naissance du jean blanc et réticence aux États-Unis :

Les 5 poches blanches sont nés dans les années 60, date à laquelle Lee sort une collection appelée “Lee Westerner”. La marque reprend sa veste en denim et son jean historique en les déclinant dans un satin de coton blanc cassé. Le succès est immédiat et la gamme Lee Westerner est portée par les acteurs d’Hollywood dans la vie comme au cinéma. Dans le film “Kissin’s Cousins”, sorti en 1964, Elvis Presley avait à sa disposition 3 ensembles Lee en satin de coton blanc, dont un que l’acteur gardera après le tournage.

Le jean blanc est délaissé par une majeure partie de la population américaine. En effet, l’idée même d’un vêtement de travail taillé dans une toile blanche immaculée paraît antinomique. Le jean blanc est perçu comme trop précieux et en inadéquation avec l’imagerie western qui se développe tout au long des années 70. 

Le jean blanc : des mods aux acteurs de la Nouvelle Vague

Outre-Atlantique, le jean blanc connaît au contraire une diffusion plus large. Il est porté par les mods (court et cintré) qui n’ont pas peur de le salir en pilotant leur Lambretta. Symbole de jeunesse et très cinématographique, le jean blanc devient un leitmotiv des films de la Nouvelle Vague. On le retrouve porté par Jean-Paul Belmondo dans “Pierrot le fou” ou encore dans “Un homme qui me plaît”. Eric Rohmer associe le jean blanc aux scènes de bords de mer et décide d’en faire porter un à Haydée Politoff dans “La Collectionneuse” ou encore à Melvil Poupaud dans “Un conte d’été”.

Années 90 : le jean des créateurs et des designers 

Dans les années 90, le jean blanc est réhabilité par Helmut Lang qui en livre une interprétation beaucoup plus créative. Le jean blanc est alors volontairement éclaboussé de peinture, déchiré, rapiécé. La coupe est taille basse et la silhouette se veut minimale voire monochrome. Durant la même décennie, le designer Peter Saville fait du jean blanc une signature de son style vestimentaire. Le jean blanc devient alors le vêtement des designers et des créatifs.

Jean Paul Bemondo. Sur le tournage de Pierrot le Fou. Jean Luc Godard.

Jean Paul Bemondo. Sur le tournage de Pierrot le Fou. Jean Luc Godard.

David Hemmings. Blow-up. Michelangelo Antonioni. 1966.

David Hemmings. Blow-up. Michelangelo Antonioni. 1966.

Haydée Politoff. La Collectionneuse. Eric Rohmer. 1967.

Haydée Politoff. La Collectionneuse. Eric Rohmer. 1967.

Helmut Lang. Spring Summer 99.

Helmut Lang. Spring Summer 99.

Melville Poupaud Conte d'été par Eric Rohmer. 1996.

Melville Poupaud Conte d’été par Eric Rohmer. 1996.

Jean Paul Belmondo, act. Annie Girardot. Un homme qui me plait. 1969. Claude Lelouch.

Jean Paul Belmondo, act. Annie Girardot. Un homme qui me plait. 1969. Claude Lelouch.

Peter Saville by Nigel Shafran. 2005.

Peter Saville by Nigel Shafran. 2005.

  • COOPER X 12
    « Habillé comme un troufion à un million de dollars/Voulant tellement ressembler à Gary Cooper/Super Duper – Puttin’ on the Ritz »
  • RAYURES : TENNIS, CRAYON, CRAIE ET ​​CORDE
    « La “rayure crayon” est une variante de la “pinstripe” que l’on trouve souvent dans les tissus de chemise, mais rarement dans les tissus de costume»
  • JAMES BALDWIN
    «Les couturiers y voient aussi l’endroit de leur singularité.»
  • LES HOMMES DE MODIANO
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