PABLO PICASSO

Tout d’abord, il eut une impressionnante capacité à se présenter aux autres, par son style mais aussi et surtout par sa peinture. D’abord comme une maitrise des règles, pour pouvoir mieux s’en affranchir ensuite. Pablo Picasso comprend et intègre ces codes qui l’entourent. S’habiller en fonction du contexte prend tout son sens quand on observe Picasso.

Dans ses premières années parisiennes, on le voit porter une salopette, des vêtements usés et rapiécés avec un chapeau à larges bords et une lavallière. Il intégre aussi des pièces de l’armée qu’il emprunte à son colocataire, un certain Braque. Il change cependant rapidement, poussé par sa volonté d’être reconnu comme un artiste majeur.

Entre respect des règles vestimentaires et affranchissement

Cette recherche stylistique va l’amener à être décrié artistiquement et socialement célébré, côtoyant la haute bourgeoisie et l’aristocratie de l’entre-deux guerre. Il transforme son apparence, portant des costumes anglais, et parfois affublé d’un bonnet, d’une cravate, d’un gilet ou de boutons de manchette. En 1919, il travaille avec Coco Chanel pour les Ballets Russes. Elle se charge des costumes, lui des décors. L’adaptation de The Three-Cornered Hat, l’emmène à Londres. Pour préparer ce projet, il passera par Savile Row. C’est là qu’il commande son premier costume bespoke chez le tailleur historique Anderson and Sheppard.

Si sa capacité à intégrer les codes par l’imitation va d’abord l’aider, ce mimétisme social s’arrêtera vite, dès lors qu’il commence à se faire connaitre et à faire accepter ses créations. Pablo Picasso cherche dès lors à se différencier. Parfaitement à l’aise avec son image et ce qu’elle peut renvoyer il passe du bonnet au béret, des mocassins aux espadrilles. Style et confort deviennent synonymes. Portés par son principe “d’élimination de l’inutile”, sa peinture et sa mise changent. Il s’habille autant pour le rôle et l’occasion que pour son expression propre.

La construction d’un uniforme Pablo Picasso

On retrouve dans le cubisme une importance des volumes, des lignes, naturellement intériorisés. Ces formes franches glissent dans sa garde-robe. Les pulls marins et chemises côtoient ses pantalons à plis larges, parfois ceinturés avec un simple cordon. Ses fameuses marinières sont déclinées dans toutes ses tenues, un pardessus large sur le dos, un chapeau pour finir la mise. Il était spontané et instinctif.

Au-delà d’être à l’aise, il s’amusait véritablement, n’ayant pas peur de faire varier son style. Pourquoi vouloir trop accessoiriser, trop coordonner ? En essayant des pièces coupées plus amples, en s’amusant avec les motifs ou en s’habillant au dehors de la même façon qu’il le faisait chez lui. Picasso nous apporte ici quelques éléments de style et, de réflexion.

Pablo Picasso dans sa maison de Cannes annees 60 face

PICASSO, Pablo. Cannes, France. 1960

2 Pablo Picasso dans son atelier - années 60

PICASSO, Pablo. Cannes, France. 1960

3 Pablo Picasso photographié par Man Ray - 1922

MAN RAY, phot. PICASSO, Pablo. 1922.

4 Picasso - place-Ravignan - 1908

PICASSO, Pablo. Place Ravignan, Paris, France. 1908.

5 Picasso par Brassaï - rue des Grands Augustins 1939-1940

BRASSAÏ, phot. PICASSO, Pablo. rue des Grands Augustins, Paris, France. 1939.

  • LA SOIE
    « polyvalence et texture lisse, la soie définit une époque, adoptée par des icônes du glam comme David Bowie et Jimi Hendrix »
  • GLENN GOULD
    « Virtuose, reclus, frileux, Glenn Gould est une icône de style, copié partout, égalé nulle-part. »
  • GILLES DELEUZE
    « Il adopte un accessoire qui lui laissera un surnom: ‘le philosophe au chapeau’ »
  • DALE COOPER
    « Sur le fond brun de l’État de Washington, Cooper se détache dans son austère costume noir et sa chemise blanche. »
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