MEN’S CLUB

Début des années soixante, la première vague de japonais né après la Seconde Guerre Mondiale rentre à l’université. Ces derniers vivent dans un Japon en pleine expansion économique et entendent prendre part à cette nouvelle société de consommation. Ces jeunes devinrent les Miyuki-zoku: la tribu de Miyuki du nom d’une rue de Tokyo qui rassemblait les boutiques les plus en vogue du moment.

Le gakuran : uniforme traditionnel des étudiants japonais

Jusqu’à la fin des années cinquante, les étudiants japonais étaient habillés d’un uniforme noir appelé le gakuran. Cet uniforme traditionnel est composé d’une veste à col droit boutonné de haut en bas et d’un pantalon droit uni, le tout noir. Les adultes portaient des costumes stricts d’inspiration britannique.

Emergence et diffusion du style américain au Japon

Un goût uniforme et conservateur. Seuls les voyous et les marginaux se distinguaient en portant des vêtements américains, essayant de copier le style des G-I alors postés au Japon. Au milieu des années 60, le style américain se diffuse plus largement dans la société. Les étudiants  délaissent le gakuran au profit de l’uniforme des étudiants américains. Les chemises blanches à col dur laissent place aux chemises à col boutonné en Oxford, les vestes à col droit aux blazers à boutons dorés.

Men’s Club : manuel de l’americana

En juin 1964, est publié le premier numéro du magazine de mode masculine Men’s Club. Le magazine joue un rôle didactique, il permet de documenter le style américain et accompagne ainsi sa diffusion dans le pays. Si aujourd’hui, les Men’s Club d’époques se revendent cher entre initiés, au début des années soixante-dix, ils faisaient partie des magazines les plus vendus au Japon. S’intéresser au vêtement était alors commun dans les grandes villes japonaises, ou l’habit constituait souvent la seule façon d’afficher sa réussite sociale et le style américain très codifié plaît à une société japonaise conservatrice. Chaque Men’s Club s’ouvrait par une série de photos prises dans la rue montrant des membres du Miyuki-zoku arborant un style largement inspiré par l’Ivy League.

TAKE IVY : immersion dans les universités américaines

En 1965, un groupe de japonais composé du photographe Teruyoshi Hayashida et des rédacteurs Shōsuke Ishizu, Toshiyuki Kurosu et de Hajime Hasegawa part aux États Unis avec pour quête de documenter le mode de vie des étudiants de la Ivy Ligue. Est né de ce voyage le livre TAKE IVY, un manuel complet du style des étudiants appartenant aux huit plus grandes universités américaines. En juxtaposant photos et légendes, les auteurs décrivent avec précision la vie sur les Campus: bibliothèques, réfectoires, chambre d’étudiant, magasins de cravates et de blazers, mais aussi les rencontres amoureuses et les moments plus difficiles comme les examens.

Entre reproduction du style américain et conservatisme, le Japon vient de réinventer son vestiaire national.

Men’s Club no. 70, octobre 1967. 126 p.

Men’s Club no. 75, mars 1968. 144 p.

Men’s Club no. 75, mars 1968. 144 p.

Men’s Club no. 220, juin 1979. 

Men’s Club no. 164, avril 1975. 

Men’s Club no. 220, juin 1979. 

COLLECTIF, aut. HAYASHIDA, Teruyoshi, phot. TAKE IVY. powerHouse Books, 1965. 142 p.

Men’s Club no. 113, avril 1971. 

  • LE PICK STITCH
    « historiquement réalisé à la main avec un détail visuel frappant dans les tissus plus légers et plus brillants »
  • LES HOMMES DE MODIANO
    «En miroir, c’est l’uniforme de Modiano lui-même qui se dessine.»
  • LES HOMMES DE JEAN-LUC GODARD
    « l’esthétique qualifiée de “French Mod” : des cols larges sur des chemises structurées, un peu de flair ici et une touche de cachemire là »
  • VESTE TRUCKER
    « de synonyme de rébellion, en témoigne par la scène punk et les mouvements anarchistes à symbolisant la liberté et l’unité »
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