L’ouverture de jambe d’un pantalon est sans doute l’élément de la silhouette qui a été le plus en proie aux changements de la mode depuis la création du costume moderne à la fin du XIXe siècle.
Les marins sont les premiers dès 1817 à porter des bas de pantalon évasés. L’ouverture de jambe pouvant aller jusqu’à 27 cm permettait aux moussaillons de retrousser leurs bas de pantalon plus facilement afin de ne pas tacher ce dernier. Offrant une plus grande liberté de mouvement, les pantalons évasés intègrent le paquetage de la plupart des marines occidentales, et deviennent ainsi un signe distinctif de l’uniforme des marins.
Des restrictions vestimentaires jusqu’à l’exubérance des Oxfordtissu à grain dont la chaîne est de couleur et la trame bl bags
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les restrictions et les pénuries contraignent les tailleurs à revoir à la baisse l’ouverture de jambes de leurs pantalons dans un souci d’économie de tissu. Cette mode des costumes près du corps répond de même à une volonté d’afficher une allure plus sportive qui flatte le corps de son porteur.
Dès la fin des années 20, et en réaction à la mode des costumes cintrés de la décennie précédente, les étudiants d’Oxford se mettent à porter des pantalons de costume avec une ouverture de jambe exagérément large. La mode des “Oxford bags” est née. La silhouette se diffuse dans toute la société et les années 30 restent marquées par ces pantalons à la coupe ample.
Mode slim et contre-courant hippie
De manière cyclique, les années 60 se caractérisent par un retour aux coupes ajustées façon années 20. Des acteurs de la Nouvelle Vague aux Rolling Stones tous portent leurs pantalons cigarette courts et ajustés.
À la fin des années 60, le mouvement hippie s’approprie dans un esprit de détournement les pantalons évasés en toile de denim(de toile de Nîmes) • tissu de coton très solide, en arm alors en dotation dans la US Navy. Les larges ouvertures de jambe sont une réaction aux coupes plus ajustées des sixties. À l’image des revers de costumes qui deviennent plus imposants, les bas de pantalons s’élargissent aussi par souci d’harmonie et de cohérence de la silhouette.
Les marques de jeans tels que Levi’s, Wrangler ou Lee profitent de l’engouement suscité par l’imagerie rêvée du cowboy afin de commercialiser des jeans bootcut dès le début des années 70. La coupe serrée aux genoux renforce l’impression d’évasement des jambes.
Années 2000 : le cycle recommence et Hedi Slimane remet au goût du jour les coupes slims, s’inspirant du vestiaire mods.
Mick-Jagger-et-Marianne-Faithfull.-Londres.-1960.-AFP-pour-GETTY-IMAGE.
Woody Allen, Diane Keaton lords du tournage du film Annie Hall. 1977.
anonyme portant un oxford bag. Savile Row, Londres. 1930. crédit GETTY IMAGES.
Jean Luc Godard, Jean Paul Belmondo, Jean Seberg. Tournage du film À bout de souffle. 1960. 89 minutes.
Warren Beatty. Shampoo. 1975. GETTY IMAGE
Fougasse, art. Punch, or the London Charivari. 29 Juillet 1925.
marin de la Us Navy sur le pont d’un navire de guerre. Seconde Guerre mondiale.
- COOPER X 12« Habillé comme un troufion à un million de dollars/Voulant tellement ressembler à Gary Cooper/Super Duper – Puttin’ on the Ritz »
- RAYURES : TENNIS, CRAYON, CRAIE ET CORDE« La “rayure crayon” est une variante de la “pinstripe” que l’on trouve souvent dans les tissus de chemise, mais rarement dans les tissus de costume»
- JAMES BALDWIN«Les couturiers y voient aussi l’endroit de leur singularité.»
- LES HOMMES DE MODIANO«En miroir, c’est l’uniforme de Modiano lui-même qui se dessine.»