C’est le Baron Raglan qui donna son nom à une manche à la coupe diagonale, se prolongeant jusqu’à l’encolure. Décembre 1853, la guerre de Crimée qui oppose la Russie à une coalition rassemblant l’Empire français, l’Empire ottoman et la Grande-Bretagne vient de débuter. L’Hiver s’installe et l’armée britannique fait face à des problèmes d’approvisionnement de vêtements chauds. Le Baron Raglan a alors l’idée d’utiliser des sacs de pommes de terre pour habiller les soldats: un trou pour la tête, deux entailles en biais pour les bras. La manche raglan est née. 

Une emmanchure qui s’adapte à toutes les morphologies

La manche raglan de par sa construction offre un tombé harmonieux, qui accompagne la courbure naturelle de l’épaule. L’emmanchure s’adapte à toutes les morphologies, et reste confortable même au-dessus d’une veste de costume. Les manches raglan se reconnaissent par l’absence d’épaules marquées par le montage.

Un montage offrant une grande liberté de mouvement

Ce montage a pour résultat un gain de confort: le mouvement des épaules et des bras étant facilité. Le Baron Raglan popularise cette manière de monter l’épaule en l’incorporant à son propre uniforme de cérémonie. Le Baron, mutilé d’une main lors d’une bataille, voit en la manche raglan un moyen de regagner en autonomie pour  s’habiller ou pour monter à cheval. C’est cette épaule qui est choisie en 1914 au moment de la création des premiers trench-coat à destination des officiers anglais. Le montage permettant un meilleur maniement des armes et des grenades. 

Dans les années 50, Henri Matisse se fait confectionner plusieurs blouses de peintre inspirées des bleus de travail et des kimonos japonais – en y ajoutant des manches raglans afin de pouvoir peindre sans la moindre gêne de grands aplats de couleurs.