Manchester, fin des années 70 : les filatures de cotonplante cultivée en amérique du nord dès le xviie siècle ferment les unes après les autres, les maisons ouvrières en briques laissent peu à peu place aux lotissements en béton. Manchester vient d’entrer dans l’ère post-industrielle, et devient le catalyseur d’une nouvelle vision musicale et esthétique.
1976 : électrochoc signé Sex Pistols
Le 4 juin 1976, les Sex Pistols remplissent soudain le vide culturel. Leur concert au Lesser Free Trade Hall de Manchester n’attire qu’un public de 40 personnes, mais l’évènement s’apprête à marquer l’âge d’or de la première vague punk.
Dans la salle se trouvent Peter Hook et Bernard Summer, 2 amis qui décident, à la sortie, de fonder Warsaw. Qui deviendra Joy Division. Puis New Order.
Révolution musicale et plastique
Au fond : Anthony Wilson, qui anime habituellement l’émission culturelle So It Goes vêtu d’un costume blanc en mohairmatière textile fine et soyeuse venant du poil de la chèvr et d’une chemise en jean. En 1978, il s’associe avec Alan Erasmus pour fonder « The Factory » : un club puis un label qui révèle de jeunes groupes de la New Wave. La révolution musicale est aussi plastique : le jeune graphiste Peter Saville, tout juste diplômé des Beaux-Art de Manchester, réalise les affiches des concerts et les covers des groupes du Factory Records. Le trio invente la « culture club » et engendre en 1982 la Haçienda, un ancien hangar à bateaux transformé en temple de la danse désarticulée, de la house music, de l’acid house, et des raves parties sous substances.
Manchester : terreau du style vestimentaire Punk
Loin de Londres, et avec peu de moyens financiers, les punks de Manchester redéfinissent l’élégance masculine. Leurs vêtements demeurent épaulés bien que souvent bon marché et rapiécés de toute part. Leurs inspirations stylistiques sont multiples, piochant dans le vestiaire des Teddy Boys et des Mods. Leur plus grande préoccupation stylistique est de réussir à mettre la main sur des pantalons slims. Au milieu des seventies tout le monde ne portent que des pattes d’éléphant, seul un magasin dans la ville vend la bonne coupe: Stratford Arnadale. Trouver des vêtements punks relève du défi. Les punks de Manchester portent des chemises rétro, de seconde main, sur lesquelles ils marquent des slogans au marqueur. Leurs costumes lustrés par des centaines de repassages brillent de mille feux. Les revers fins d’inspiration Edwardienne côtoient les revers généreux des seventies dans un tout à la fois organique et harmonieux, épuré et provocateur.
BUZZCOCKS. Manchester, Royaume-Uni. 1977.
JOY DIVISION. Manchester, Royaume-Uni. 1979.
O’NEIL, Martin, phot. JOY DIVISION, group. Bowdon Vale Youth Club, Manchester, Royaume-Uni. 1979.
SAVILLE, Peter, des. affiche pour The Factory. 1980.
SAVILLE, Peter. WILSON, Tony. ERASMUS, Alan. The Factory, Manchester, Royaume-Uni. 1978.
COSTELLO, Fin, phot. BUZZCOCKS. Manchester, Royaume-Uni. 1978.
WILSON, Tony. So It Goes. Mancherster, Royaume-Uni. 1976.
- DALE COOPER« Sur le fond brun de l’État de Washington, Cooper se détache dans son austère costume noir et sa chemise blanche. »
- COSTUME CROISÉ« He had on a double-breasted suit of the type then known as the pillbox; it was chalk-striped, pink on blue »
- REVERS« Les tendances en matière de taille des revers reflètent souvent le climat économique : pendant la Seconde Guerre mondiale, les revers sont devenus plus petits en raison de la pénurie de tissu »
- COOPER X 12« Habillé comme un troufion à un million de dollars/Voulant tellement ressembler à Gary Cooper/Super Duper – Puttin’ on the Ritz »