En latin le noir est désigné par deux termes : niger, le noir brillant et ater, le noir mat – celui d’un frescole fil de laine mérinos est tourné de multiples fois sur l ou d’une flanelle(anglais flannel, du gallois gwlanen, lainage) • tissu fou, qui n’est pas le même que le noir brillant d’une lainefibre à croissance continue d’origine animale (alpaga, ch sergée. Tantôt couleur du deuil, tantôt manifestation visible de l’esprit puritain, le noir nous apparaît dans ses ambivalences et son histoire. Ainsi s’il existe un noir synonyme de malheur, il peut aussi renvoyer à des valeurs telles que l’humilité, la tempérance, la dignité. Les moines bénédictins, les magistrats et les avocats portent une robe noire.
Couleur de la noblesse florentine
Il était techniquement très difficile de teindre un vêtement en noir : jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, tous ceux qui devaient être vêtus de noir portaient en réalité des teintes foncées de gris, bleu ou brun. Les vêtements noirs déteignaient de même rapidement vers des tons grisâtres ou violacés. Vêtir du noir signifiait alors avoir les moyens matériels suffisant afin de renouveler sa garde-robe constamment, tout en renonçant à la couleur. Les noirs profonds ont donc été un luxe réservé aux classes supérieures de la société.
Noir ou l’illustration de l’effacement bourgeois
C’est sous le Premier Empire que le noir commence à s’imposer dans la bourgeoisie. La mode masculine renonce tant aux extravagances de la Révolution qu’aux fastes de l’Ancien Régime et suit le modèle anglais, faisant du complet noir la norme. Synonyme de sobriété et d’élégance, le vêtement noir dissimule et cache autant qu’il éclaire et révèle celui qui le porte.
Couleur des groupes contestataires et marginaux
Loin du costume bourgeois de flanelle, le noir devient la couleur des groupes contestataires et marginaux : Mods, Rockers, Punks. Le noir se métamorphose, entre mélange des genres, détournements, ambiguïtés, en écho à une nouvelle culture qui fait de la mode non plus un choix social rigide et élitiste mais un espace de liberté dans lequel l’arbitraire du signe devient jeu.
« Ce qui fait que la couleur est la couleur, ce n’est pas la nature, ce n’est pas le couple oeil-cerveau, c’est la société. Je veux dire par là que les problèmes de la couleur sont d’abord des problèmes de société. » – Michel Pastoureau
GAZZARA, Ben, act. FALK, Peter, act. CASSAVETES, John, réal. et act. Husbands. 1970. 154 min.
PICCOLI, Michel, act. HITCHCOCK, Alfred, réal. L’Étau. 1969. 127 min.
FERRY, Bryan. Londres, Royaume-Uni. 1980.
DELON, Alain. Paris, France. 1972.
BRONZINO, Angelo, art. Portrait de jeune homme tenant une statuette. huile sur toile. 99 x 79 cm. [1550?].
SCHIELE, Egon, art. Portrait de Max Oppenheimer. aquarelle et fusain sur papier. 45 x 31 cm. 1910.
NEWTON, Helmut, phot. 1970.
GAINSBOURG, Sergetissu présentant des côtes en diagonale et des sillons de. BIRKIN, Jane. Paris, France. 1971.
MCCARTNEY, Paul. Royal Garden Hotel, Londres, Royaume-Uni. 1968.
- LAPELS« Les tendances en matière de taille des revers reflètent souvent le climat économique : pendant la Seconde Guerre mondiale, les revers sont devenus plus petits en raison de la pénurie de tissu »
- COOPER X 12« Habillé comme un troufion à un million de dollars/Voulant tellement ressembler à Gary Cooper/Super Duper – Puttin’ on the Ritz »
- POCHES EXTÉRIEURES«Ce n’est qu’avec la révolution industrielle que les poches cousues et les poches cachées dans la doubluretissu que l'on emploie à l’intérieur d’un vêtement sont devenues la norme dans l’habillement…»
- POCHES INTÉRIEURES«Elles sont conçues pour répondre aux besoins et aux habitudes de la personne qui les porte, et évoluent au fil du temps pour s’adapter aux changements de mode de vie»