« Minets : faux beatniks, dandy haïssant tout ce qui est français – la bande du drugstore est avant tout anti-yéyé. » Jean Monod, Les Barjots, 1968.
Le terme « minets » apparaît vers 1965 et désigne de jeunes parisiens épris de culture anglaise. Des lycéens de Janson de Sailly ou des étudiants de Sciences-Po qui écoutent les Who et Animals. À une époque où la musique est omniprésente et évolue constamment, les minets n’écoutent que de la pop-anglaise ou de la soul. Parmi ces jeunes, une cinquantaine passent tous leurs jeudis après-midi au drugstore des Champs-Elysées. Ces jeunes forment « la bande du drugstore ».
Des uniformes des écoles catholiques au style anglo-saxon
Leur silhouette est à la fois androgyne et rebelle. Passées par les école catholiques où l’uniforme est de mise, les minets se retrouvent donc dans un style anglo-saxon, neutre. Non pas le style Preppy des étudiants de Cambridge, mais plutôt le style provincial. Des vêtements robustes et élimés, rien n’étant plus déclassant que des vêtements neufs.
Un vestiaire composé des classiques du style anglais
Les membres de la bande du drugstore portent les classiques du vestiaire anglais :
- un blazer à boutons dorés (avec un écusson que l’on aura choisi le plus british possible);
- une veste en tweedétoffe de laine cardée plus ou moins rustique, tissée de à motif pied-de-poulele pied-de-poule est un motif tissé teint donc les formes g ou en flanelle(anglais flannel, du gallois gwlanen, lainage) • tissu fou;
- des chemises en oxfordtissu à grain dont la chaîne est de couleur et la trame bl à col boutonné, viennent du marché aux Puces de St-Ouen;
- des trench-coats en gabardinetissu de laine ou de coton dont l'endroit présente une côt, souvent choisis plusieurs tailles en-dessous;
- des costumes cintrés en velourstissu de coton à armure complexe, il se compose d’une arm viennent de chez Renoma et O’Brial;
- des cinq-poches en corduroy (les jeans sont laissés au rockers) portés près du corps et courts afin de mettre en valeur une paire de Clarks, des boots à zip de chez Carvil ou des mocassins JM Weston;
- des pulls shetlands à col rond arrivant au-dessus de la ceinture. Jaune canari, rose bonbon, bleu pale, ces pulls sont choisis dans des couleurs vives.
La bande du drugstore fut une véritable sous-culture. Le mouvement né en 1965, connut son apogée en 1966 avant de disparaître dès 1968. Malgré la brièveté de leur existence, ces minets laisseront à la postérité une silhouette ainsi qu’une image de l’adolescence, indéfectible.
Drugstore, avenue des Champs-Elysées, Paris, France. 1965.
SEIGNER, Jean-Louis, phot. Minets devant le Drugstore. Paris, France. mai 1963.
CARTIER-BRESSON, Henri, phot. bande de Minets. Paris, France. [1970?]
BURRI, René, phot. entrée du Drugstore. Paris, France. 1960
- COSTUME CROISÉ« He had on a double-breasted suit of the type then known as the pillbox; it was chalk-striped, pink on blue »
- REVERS« Les tendances en matière de taille des revers reflètent souvent le climat économique : pendant la Seconde Guerre mondiale, les revers sont devenus plus petits en raison de la pénurie de tissu »
- COOPER X 12« Habillé comme un troufion à un million de dollars/Voulant tellement ressembler à Gary Cooper/Super Duper – Puttin’ on the Ritz »
- POCHES EXTÉRIEURES«Ce n’est qu’avec la révolution industrielle que les poches cousues et les poches cachées dans la doubluretissu que l'on emploie à l’intérieur d’un vêtement sont devenues la norme dans l’habillement…»