Au début des Trente Glorieuses, la génération des baby-boomers est avide de consommation et celle-ci, pour la jeunesse dorée parisienne, se porte particulièrement sur le vêtement. Pourtant, à la fin des années 50, l’offre de vêtements destinés à la jeunesse est inexistante. Les adolescents n’ont d’autre choix que de s’habiller du costume des adultes : un vêtement raide et gris, réalisé par des tailleurs qui en sont les conservateurs plus que les créateurs.
Maurice Renoma, fils d’un « confectionneur » qui fabriquait des vêtements de prêt-à-porter, ouvre une boutique au sein de l’atelier de son père en 1958. Sans doute parce qu’on ne lui a pas enseigné la technique, Maurice s’offre la liberté de façonner ce nouveau costume : il le restructure, hausse les épaules, change les paddings, l’allège, en casse les codes et les tabous. Il se joue des matières, aussi, et récupère les fins de séries, utilise des tissus d’ameublement, en fait des patchworks.
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De ses expérimentations apparaîtra la « coupe Renoma » : une veste cintrée aux épaules droites, presque « pagodes », à revers larges et aux fentes profondes ; portée sur un pantalon droit taille basse. Une coupe moulante qui provoque. Si les Minets parisiens, et notamment la Bande du Drugstore, en sont les premiers promoteurs, c’est bientôt le tout Paris de la mode, de la musique et du cinéma qui visitera le 129, rue de la Pompe !
Ce nouveau style répond à la demande de la jeunesse et porte avec lui un moyen d’expression, de révolte, même. Maurice Renoma le revendique : « Plus que des modèles, nous avons lancé un style. Un univers de vie, encore plus qu’une mise. Une façon d’être bien dans ses vêtements. Le voilà, le style Renoma. »