LES POCHES

Les poches n’étaient à l’origine pas des poches cousues comme celles que nous connaissons aujourd’hui, mais plutôt des sacs séparés détachés des vêtements. Utilisés principalement pour transporter des outils, c’est à partir du XVe siècle que ces sacs se portent nouées autour de la taille ou suspendus à la ceinture. Convoités par les voleurs à la tire et les coupeurs de bourse, on découpe alors des fentes dans les chemises, jupes et pantalons afin d’y glisser des sacs que l’on confectionne plus plats et faciles à atteindre. La mode imposant de porter le vêtement plus près du corps, il devient difficile d’y glisser un couteau, un livre ou de l’argent sans faire apparaître un relief sur la veste ou le pantalon.

On vient alors coudre les sacs qui deviennent des poches, plus petites et réparties sur le vêtement afin d’y fourrer ses mains ou ce que l’on souhaite y déposer. Les poches attachées ont fait leur apparition dans certains vêtements féminins, mais on préfère encore porter le sac à la main pour ne pas gâcher la ligne du vêtement.

D’abord placées à l’extérieur, elles sont une cible facile pour les voleurs. Les poches intérieures des vestes et celles des chemises devenant peu à peu l’emplacement de choix pour les objets de valeur. On choisit d’utiliser la poche poitrine pour le mouchoir car elle est souvent plus propre, plus petite et moins encombrée que les autres poches. Comme la plupart des gens sont droitiers, le côté gauche de la chemise ou de la veste est devenu l’emplacement standard.

Cousue sur le t-shirt blanc de James Dean et Marlon Brando, la poche s’associe aux icônes diffusées par Hollywood dans les années 60. C’est ainsi que la poche, jusque-là réservée aux chemises décontractées, se retrouve sur les chemises plus formelles, prisées tant par l’ingénieur, que par le banquier.

Aujourd’hui en partie perçue comme un détail esthétique, la poche de chemise n’en reste pas moins fonctionnelle, on y placera un stylo bic, un petit téléphone ou une carte de crédit. En 1912, c’est un discours d’une cinquantaine de page plié en deux dans sa poche de chemise qui permis au candidat Théodore Roosevelt de survivre à l’attaque d’un assaillant à la fin d’un meeting, la poche de chemise prouvant alors toute son utilité.