“This is the one who’s blind. She’s the one that can see”

Suite à la mort de leur fille, deux anglais tentent de reconstruire leur couple à Venise. Très vite, la brume de la ville en hiver surgit et s’empare d’eux, sans espoir de retour. Plein d’une odeur d’algue et de poussière, Don’t Look Now sent son époque, peut-être trop. Il marque pourtant par la justesse de sa direction artistique, pour ses deux comédiens à la beauté et au charme irrésistible et leurs vêtements si parfaitement chics.

Film de deuil, les costumes de Don’t Look Now le révèlent plutôt comme un film de fantômes. Très peu de noir, un peu de rouge, beaucoup de marron – des anglais en tweedétoffe de laine cardée plus ou moins rustique, tissée de trop élégants pour une ville qui se meurt.

Pour lui: costume beige et marron à chevrons, col v en cachemirerégion du nord de l'Inde produisant une laine parmi les plu caramel, prince de galles marine et taupe, pantalons évasés, écharpe tartantissu à carreau coloré de grandeur variable typique des pe orange-jaune-rouge, pardessus à trois boutons en grosse lainefibre à croissance continue d’origine animale (alpaga, ch bleue-nuit, montre rectangulaire plate, mort soudaine dans une cathédrale.

Pour elle: épais cols roulés sous-mariniers, polos ivoires en laine, complet dogtooth noir et blanc, cuissardes chataigne, manteau de pluie ceinturé, polo-coat à chevrons, croyance au troisième oeil.

À noter: un prêtre véreux en manteau à col en fourrure, le montage de Graeme Clifford, les coupes de cheveux.

Si Nicolas Roeg a été meilleur, Don’t Look Now vaut par son apex vénitien: impossible de ne pas aimer le tweed après son visionnage.