Peintre puis photographe, Émile Savitry fait de la vie artistique et culturelle de Saint-Germain-des-Prés et du quartier de Montparnasse, le cadre privilégié de ses prises de vues. Ateliers d’artistes, caves de jazz, terrasses de cafés et restaurants de la Rive Gauche sont les théâtres de ses comédies humaines.
La photographie humaniste dans le paris de l’après-guerre
Émile Savitry est avec Robert Doisneau, Willy Ronis et Brassaï l’un des principaux représentants du courant de la photographie humaniste française. Le photographe côtoie tout ce que le Paris de l’après-guerre abrite d’artistes, d’écrivains et d’intellectuels. C’est au Café du Dôme, de La Coupole, de La Rotonde et le carrefour Vavin qu’il fait la rencontre de Jacques Prévert, Paul Grimault, Alberto Giacometti, Anton Prinner, Victor Brauner et Oscar Dominguez, déterminantes pour Savitry.
Savitry : témoin des soirées de Saint-Germains-des-Prés
Équipé de son Rolleiflex et couvert d’un polo coat, il photographie le Paris noctambule et bohème de la Rive Gauche. Émile Savitry est fasciné par les soirées plus ou moins clandestines de Saint-Germain-des-Prés : au Lorientais et au Tabou. Grâce à un poste de reporter à l’hebdomadaire Point de Vue, il entre sous les voutes enfumées du Lorientais et y photographie les « bobby soxers », et les étudiants en Lettres de la Sorbonne ou de SciencesPo qui dansent au rythme du Jazz New Orleans.
Savitry se rend de même au club rival : le Tabou. Dès l’après-guerre, le Tabou est un club de danse et de jazz installé dans la cave de l’hôtel d’Aubusson à Paris au 33, rue Dauphine, – à l’angle de la rue Christine. La cave-club devient le rendez-vous favori des noctambules et intellectuels, ainsi qu’un haut lieu des existentialistes. Boris Vian y joue tous les soirs de la trompette tandis que dans le public se croisent Sartre, Camus, Merleau-Ponty, Queneau et Juliette Gréco.
Fondation du mythe de la Rive Gauche Littéraire et Artistique
Dès la fin des années 40, Saint-Germain-des-Prés voit défiler plusieurs générations littéraires et d’avant-garde artistique. Un microcosme délimité au Nord par le Quai Malaquais ; au Sud par la rue des Saint-Pères ; à l’Est par la rue du Vieux-Colombier et à l’Ouest par la rue du Dauphin. Le mythe de Saint-Germain-des-Prés est lancé le 3 mai 1947 par un article de Jacques Robert dans Paris Soir : « la cave du Tabou, aux environs de deux heures du matin, est une bouche de l’Enfer ». L’article est une satire des existentialistes qui peuplent le quartier : « Au printemps et en été, de 11h. à 1h. l’existentialiste prend un bain de soleil au Flore ; à 1h, déjeuner, le plus souvent à crédit, dans l’un des bistrots du quartier. L’un de ces bistrots, rue Jacob, est familièrement appelé Les Assassins ; de 3h. à 6h., café au Flore ; de 6h. à 6h. ½, travail ; de 6h. ½ à 8h., Flore ; de 8h. à minuit : Bar Vert ; de minuit à 10h. du matin, Tabou. »
SAVITRY, Émile, phot. Autoportrait. non daté.
SAVITRY, Émile, phot. Brumes nocturnes. Paris, France. non daté.
SAVITRY, Émile, phot. Bar de La Coupole de nuit. Paris, France. 1939.
SAVITRY, Émile, phot. Claude Luter au Caveau des Lorientais. rue des Carmes, Paris, France. 1948.
SAVITRY, Émile, phot. Le Tabou. rue Dauphine, Paris, France. 1947.
SAVITRY, Émile, phot. Alberto Giacometti dans son atelier. rue Hippolyte Maindron, Paris, France. 1946.
SAVITRY, Émile, phot. Le Tabou. rue Dauphine, Paris, France. 1947.
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- RAYURES : TENNIS, CRAYON, CRAIE ET CORDE« La “rayure crayon” est une variante de la “pinstripe” que l’on trouve souvent dans les tissus de chemise, mais rarement dans les tissus de costume»
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